Lorsqu’on envisage d’utiliser un terrain, que ce soit pour y construire ou pour l’exploiter, il est essentiel de bien comprendre les risques juridiques qui peuvent y être associés. Une mauvaise évaluation ou une mauvaise utilisation d’un terrain peut entraîner de sérieux problèmes légaux, financiers, voire environnementaux. Voici un aperçu des principaux risques juridiques liés à l’utilisation d’un terrain et comment les anticiper.
1. Vérification du droit de propriété
Avant toute utilisation d’un terrain, il est indispensable de s’assurer que le propriétaire actuel détient bien tous les droits nécessaires. Le risque principal ici est de découvrir, après l’acquisition ou l’exploitation, qu’une autre personne ou entité revendique un droit de propriété partiel ou total sur le bien. Ce type de situation peut entraîner des conflits longs et coûteux.
Pour éviter ce risque, il est recommandé de consulter le cadastre et de demander un titre de propriété clair et précis auprès du vendeur. En France, le Service de publicité foncière (SPF) est l’autorité compétente pour vérifier l’existence d’hypothèques ou d’autres charges qui pourraient peser sur le terrain.
2. Respect des règles d’urbanisme
Chaque terrain est soumis à des règles d’urbanisme qui encadrent son utilisation. Ces règles peuvent limiter le type de constructions autorisées, la hauteur des bâtiments, les distances par rapport aux voisins, ou encore la densité de construction. Elles sont définies dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU), disponible en mairie.
Ne pas respecter ces règles peut entraîner des sanctions administratives telles que l’annulation du permis de construire ou la démolition des constructions non conformes. Dans certains cas, des amendes peuvent également être imposées. Avant tout projet, il est donc essentiel de consulter le PLU et de s’assurer que le projet envisagé est compatible avec les contraintes locales.
3. Servitudes
Un terrain peut être grevé de servitudes, qui sont des droits accordés à des tiers, tels que des voisins ou des services publics. Il existe plusieurs types de servitudes, dont les servitudes de passage, qui permettent à un tiers de traverser le terrain, ou les servitudes d’utilité publique, qui autorisent, par exemple, le passage de canalisations ou de câbles électriques.
L’absence de prise en compte de ces servitudes peut causer des litiges. Avant toute transaction ou utilisation, il est nécessaire de consulter les documents cadastraux et les actes notariés pour identifier la présence éventuelle de servitudes.
4. Zonage et contraintes environnementales
Les terrains peuvent être situés dans des zones à risques naturels ou technologiques, comme des zones inondables, sismiques, ou des zones soumises à des contraintes environnementales spécifiques. En France, ce sont 5 700 communes qui sont concernées chaque année par ces risques. Dans ce cas, des restrictions supplémentaires peuvent s’appliquer en matière de construction ou d’aménagement.
En France, l’État des Risques et Pollutions (ERP) est un document obligatoire lors de la vente d’un terrain. Ce diagnostic permet d’informer l’acheteur des risques naturels, technologiques et de pollution qui pèsent sur le terrain. Toute omission ou fausse déclaration de la part du vendeur peut entraîner de graves conséquences : annulation de la vente, diminution du prix, et des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à 300 000 € d’amende et 2 ans d’emprisonnement si l’acheteur saisie le service des fraudes de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
5. Risques de litiges liés aux voisins

Un autre risque juridique fréquent concerne les litiges de voisinage. Ceux-ci peuvent porter sur des questions de mitoyenneté, des conflits liés aux plantations, ou encore des problèmes de nuisances (bruit, vis-à-vis, etc.). Ces litiges peuvent mener à des actions en justice si les droits des uns et des autres ne sont pas respectés.
Pour éviter ces situations, il est recommandé de bien connaître les règles du Code civil en matière de voisinage et, en cas de doute, de consulter un expert juridique ou un notaire.
6. Risques financiers et fiscaux
L’utilisation d’un terrain peut entraîner des conséquences fiscales non négligeables. Selon la nature du terrain (terrain à bâtir, terrain agricole, etc.), différentes taxes et impositions peuvent s’appliquer, comme la Taxe Foncière ou, en cas de vente, la Taxe sur les Plus-values Immobilières. Une mauvaise anticipation de ces charges peut entraîner des coûts imprévus.
Utiliser un terrain, que ce soit pour construire, exploiter ou vendre, comporte des risques juridiques qu’il est essentiel d’anticiper. Une bonne préparation, avec l’aide de professionnels (notaires, experts en immobilier, avocats), permet d’éviter de nombreux litiges et complications. Avant toute décision, il est donc recommandé de consulter les documents cadastraux, de se renseigner auprès des services publics compétents et de respecter les règles en vigueur. Pour en savoir plus et obtenir une estimation précise de la valeur de votre terrain, n’hésitez pas à contacter nos Experts immobiliers indépendants, spécialistes dans l’estimation et la vente de terrains.